La viticulture géorgienne est traversée par une double histoire. Celle d’une tradition rurale immémoriale, ancrant la vigne dans la vie quotidienne, comme en témoignent des méthodes ancestrales – dont la vinification en amphores – aujourd’hui considérées comme trésor patrimonial et modèle inspirant par une nouvelle génération. Celle, aussi, d’une viticulture de masse ayant fait de cette ancienne république soviétique l’un des principaux pourvoyeurs en vin de l’Europe de l’Est. Une production industrielle depuis toujours conditionnée par les relations avec le voisin russe, et soumise, plus que jamais, aux aléas de la géopolitique.

Dans les années 2010, la découverte, sur deux sites montagneux du Caucase, de récipients de 300 litres datés de 6000 à 5800 avant notre ère, est venue conforter le titre acquis par la Géorgie de berceau mondial des civilisations du vin.

Une fierté d’autant plus affichée que la tradition de la vinification en jarres perdure au cœur d’une société restée agricole. « Presque tout le monde là-bas a de la famille qui possède de la vigne et fait son propre vin pour sa consommation », insiste l’historienne géorgienne Ana Cheishvili, infatigable promotrice des vins de son pays (notamment sur son blog, « Les vins de Géorgie »), installée en France depuis dix ans. Des traditions enrichies par une impressionnante diversité de cépages endémiques – plus de 500 sont répertoriés.

La méthode des « kvevris »

 

Particulièrement dans l’est du pays, chaque foyer rural se transmet le savoir-faire lié aux kvevris, une méthode consistant à verser marc et moût dans ces récipients en argile, scellés et enfouis dans le sol, afin de laisser le mélange fermenter pendant plusieurs mois.

Quand elle est réalisée avec des cépages blancs (rkatsiteli, qisi, buera, khikhvi, tsitska…), cette macération donne des vins ambrés ou orangés, associant de manière caractéristique acidité et tanin.

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